Une grande journée sur le grand Colombier

 

 

5 jours après les pros.

5 jours après le passage du tour sur le grand Colombier

C'était le 19 Juillet 2023 et vers 5h on s’élançait dans l’aventure.

Nous étions 3 compères, un peu fêlés de vélo, mon frère Pasc qui connaît la région comme sa poche et mon pote Jamie avec qui je parcours les routes (peu pentues...) autour de Toronto, au Canada.

On avait prévu notre coup bien en avance et les récits des autres fêlés sont tellement agréables avant de se lancer dans l'aventure que nous nous devions de partager notre passage sur le grand Colombier

Donc voici le nôtre qui partager la passion mais aussi quelques conseils pratiques.

 

La nuit du 18 au 19 Juillet était moite, cet orage qui aurait dû péter au-dessus de nos têtes n’a jamais pété, nous avons à peine fermé l'œil au Cardinal de Culoz. Le Cardinal tenu par Raymond est un endroit où le temps s'est arrêté. De toute façon, Raymond avais déjà mis la clef sous la porte il y a quelques mois mais le tour de France l’avait force à remettre le couvert. Et nous étions un peu sa dernière danse...

 

Après un petit déjeuner de ministre, nous voilà partis sur les pentes d’Artemare au petit matin. Quelques gouttes de pluie nous narguent mais les nuages noirs laissent passer un magnifique lever de soleil. Les premiers kilomètres des pentes sont bucoliques, les passages sublimes; on monte tranquillement tout en redoutant ce que cette fameuse montée nous réserve…

La route rentre dans la forêt, les pourcentages augmentent et là je vois Jamie au loin qui commence à zigzaguer. Il est maintenant debout sur les pédales... Le mur d’Artemare est maintenant dressé devant moi. Mais les heures où même jours d’anticipation ainsi que les heures d’entraînement dans les bosses d’à côté de Toronto y ont eu raison. Nous arrivons tous les 3 sur la selle de Fromentel sans trop de problème.

Jamie part devant, le coup de pédale fluide. La lumière est rasante, le soleil se lève et chasse de gros nuages noirs autour de la vallée.

Première montée faite.

La vue au sommet est sublime.

 

Descente tranquille sur Culoz.

Descente absolument magnifique.

Petit café chez Raymond, le plein de victuailles,on poinçonne et on repart à la montée.

Les lacets sont encore plus beaux que vus d’hélico pendant la montée du tour de France.

Les jambes vont bien.

Beaucoup plus de vélo cette fois, Jamie monte bien. Il y a maintenant beaucoup de monde à l'arrivée et les derniers kilomètres sont couverts de messages d’encouragement pour les cyclistes du Tour mais ils font aussi du bien à notre moral de cyclistes amateurs !

Le soleil est maintenant haut et chaud.

Nos parents nous rejoignent de Grenoble avec la glacière de piquenique. Peut être le meilleur jambon beurre que j’ai mangé.

Du coca, du jambon, du saucisson, bref le déjeuner de champion. Le moral est bon. On bascule vers Anglefort vers 13h.

La descente me semble interminable et la chaleur est de plus en plus importante. On s’arrête quelques minutes au seul café d Anglefort, rebaptisé angle mort pour l'occasion.

Et là, l’air est sec et chaud, il n’y a pas d'ombre. On sent que ça va être dur…

Pro tip : Je pense qu’il faut faire cette montée en 2 car la montée de Culoz a plus de replat, plus d’ombre et plus de monde, bref, c’est plus facile pour le moral. On s’entend bien, les mollets vont piquer de toute façon pour la 3eme montée donc autant que la tête soit mieux 😊

 

La montée est longue. Jamie est parti en tête et je fais ma montée tranquillement.

J'avais repéré le rocher à l'intersection de la route de Culoz et j'avais déjà décidé que je m’y arrêterais. J’attends Pasc tranquillement. Jamie est loin devant.

On repart en connaissant ce qu'il nous attend, le mur de 14%, le replat dans la forêt et après les dernières 4 bornes qui piquent. Mais c'est parti. Les jambes sont un peu lourdes maintenant et en sortant de la forêt je vois le casque de Jamie au loin, le voilà qu'il marche à côté de son vélo. Zut il a dû crevé, je me dis..

Et non, en arrivant je le vois la douleur dans les jambes. Double crampe l'ont fait tomber de son vélo, une décharge électrique et les deux jambes sont devenus des poteaux.

Un coup de chance, les parents s'était garés juste dans le virage et avait fait le plein de victuailles.

Jambes en l'air. Beaucoup d'eau. Des massages. Pas mal de conciliabule.

Et on décide de finir cette montée numéro 3.

Pasc et moi arrivons au sommet et Jamie, sans clipser y arrivent sans que j’aie bien pu comprendre. Une belle victoire et un très beau moment.

Nous voilà à 3.

Et ce n’était déjà pas si mal. La photo traditionnelle sur la statue du cycliste.

Encore beaucoup de monde et quelques fêlés comme nous.

Pasc est décidé d’en finir.

Je suis ok pour s’arrêter à trois.

Et finalement, on décide de basculer sur Champagne, en se disant qu’on prendra cette dernière ascension km après km.

Bien nous en a pris.

La descente est certainement la plus belle des 4, les villages qu'on traverse sont plus beaux les uns que les autres. Les arrêts dans les fontaines sont salvateurs.

La descente est longue mais elle est belle.

On a eu bien repéré le coup de cul au milieu. C'était la crainte.

Les kms s’avalent tranquillement.

Jamie et Pasc montent ensemble.

Après 1h ou 2 de grimpette nous voilà à la selle de Fromental;12h après.

La lumière est maintenant celle du soleil couchant. Petite pause où le temps s’arrête. On savoure.

On croise seulement un camping-car qui nous demandent comment on a monté les pentes d’Artemare car il a failli perdre son moteur. On lui a dit qu'on l'a bien faite mais ce matin à 5h du mat’. Son regard incrédule

La notion du temps est un peu perdue.

Les corps sont un peu fatigués et engourdis mais qu'est-ce qu'on est bien.

On les connaît ces derniers lacets qui amènent sur la croix.

On les monte tous les 3. La banane au milieu du visage.

La vue cette fois toute dégagée du soleil couchant sur la vallée est tout simplement splendide.. Le lac d’Annecy est resplendissant et les cimes des montagnes sont éclairées par cette lumière dorée. D’autres campings cars, voitures ou autres motos sont aussi monté pour admirer le coucher de soleil.

C est fait. Nous sommes des grands maîtres.

Mais finalement, plus que ca.

Un weekend mémorable qui combine la beauté des paysages, le défi sportif et de beaux moments de camaraderie.

A faire absolument!

 

19 juillet 2023 - Ludovic MAGNE