Petit récit de notre aventure

 


L'idée de gravir le Grand Colombier est, comme beaucoup d'idées folles, survenue
autour d'une bière lors d'une soirée entre amis.

 
Trois amis un peu fêlés, Brice dit "le coach" du fait de sa grande expérience en matière
de cyclisme (mais aussi parce que a sonne bien), Benoit dit "le poulain" seulement 250 km a mon actif mais déjà quatre cols de gravit grâce au coup de bâton de mon coach et pour finir Jean Marie dit "J2" pour qui le vélo est resté le moyen de locomotion de ses quinze ans.


Nous voilà donc inscrit pour un défi, que dis-je, une aventure sur les pentes d'un géant à quatre têtes.

Plein d'ardeur et de motivation, nous voilà parti ce dimanche 14 août 2016. Tout est prêt, le plan d'action est simple et réglé au poil de cul. Départ depuis Artemare, puis descente sur Culoz et deuxième ascension par le même chemin. J2 et moi somme monté en voiture par Culoz afin de laisser un véhicule au sommet pour le ravitaillement.

Après une petite séance d'échauffement ( ou presque....) en jouissant du panorama, nous avons enfourchés nos destriers pour rejoindre Brice à Artemare.
Nous voilà donc fin prêt pour attaquer notre première monté. Les premiers tours de roue se font sans dommage et en papotant tranquillement jusqu'à Virieu le Petit où nous avons fait une petite pose la fontaine pour se désaltérer et grignoter un petit quelque chose. Petit interlude aidant nous entrons dans le vif du sujet dès notre départ. Déjà le rythme commence à être moins soutenu, la vitesse moyenne diminue au fur et mesure que le pourcentage augmente. Le petit groupe s'éclate, bientôt je ne voit plus J2 derrière moi. Brice lui, semble à l'aise et ne cesse de m'inviter à le suivre.

Voilà le passage à14%. Je change de vitesse et passe tout gauche. Mais muscles brûlent, mais je tiens bon. Je pense à Jean Marie. Brice semble danser sur son vélo. Un groupe de motard nous double dans une épingle, m'obligeant à prendre la corde. Je souffre ! deuxième épingle, et là, face à moi, la route semble grimper au ciel. Le passage à 19% s'offre à nous. Je pousse sur mes jambes; le vélo cabre, je me penche sur le guidon. C'est trop dur, je hurle, je pose le pied à  terre. Avec Brice, qui m'a attendu, nous marchons quelques mètre vers ce qui nous semblait être un replat, afin de pourvoir remonter sur le vélo. La pente est encore raide, Mais à la vue du panneau de croisement de route, je prend conscience que mon calvaire touche à sa fin. Nous faisons une pose à coté d'une table de pique-nique avant de repartir pour le final. Le petit replat qui suit est salvateur pour les jambes. La croix ! Nous voilà en vue du sommet. Plus qu'une montée, il fait chaud, je la trouve interminable. Brice m'a distancé, je ne le vois plus. Un dernier effort, je finis au mental, et me voici au sommet du col.

Après un petit ravitaillement rapide, Brice reprend la route direction Culoz. Je décide de ne pas le suivre. Une fois sera suffisante pour moi. Je vais me poster au bord de la route pour attendre Jean Marie. Je ne le vois pas. J'essaye de l'appeler pour savoir si tout vas bien, pas de réseau. J’attends encore un peu puis je décide de prendre la voiture pour aller à sa rencontre. Je le retrouve au pied de la dernière monte vers la barrière canadienne. " Je te charge ? " " non c'est bon, je vais finir " me dit-il. Je retourne au sommet pour attendre son arrive. Le voilà qui arrive. Il l'as fait ! tout comme moi, il n'ira pas plus loin. Nous reste plus qu'à attendre Brice. Le soleil plombe. Il reste encore quelques cyclistes qui arrivent, mais la chaleur réduit leur nombre sur la route. Nous prenons la voiture pour rejoindre le coach et lui donner de l'eau. Il est presque arrivé, plus que deux petits kilomètres.  Et nous voilà tous réunit au sommet. Nous faisons une photos devant le panneau du col pour immortaliser cette belle journée d'effort et nous pensons déjà au repas que nous allons partager le soir pour fêter ça.

Je ne regrette pas de ne pas avoir effectué une deuxième ascension. Gravir le Grand Colombier par Artemare, et déjà une grande fierté personnelle. Je suis heureux de ce que nous avons accompli et partagé ce jour là, et je félicite mes deux comparses pour leurs réussites. Si on me le demande, je dirai que le Grand Colombier est dur, que le Grand Colombier
est cruel et sans pitié, mais que le Grand Colombier c'est une aventure à vivre.

A l'année prochaine......



Benoît Cartier - août 2016