Court récit de mes ascensions du Grand Colombier

 

6 ans!!! 6 ans, 2 gosses, 1 mariage, 3 déménagements et 3 boulots différents entre ma demande de la carte de route et sa réalisation. 6 ans que ce bon de carton bleu me faisait de l'oeil sur le bureau. Ayant quelque peu délaissé le vélo ces dernières années, je me décide à remonter sur la selle dernièrement pour me préparer à cette journée. Certes, je n'ai que 2500 km au compteur mais, en prenant son temps ça devrait le faire. Parti du sommet à 8h15, je ne perds pas de temps car le conseil de la confrérie est sans appel: une tentative démarrée après 9h00 arrive rarement au bout.

 En cette journée chaude et ensoleillée, je choisi de commencer par Anglefort avec sa pente soutenue pendant 10 km. Piètre descendeur, je suis pris d'effroi dans cette descente étroite, pentue et bosselée et avec le recul, je pense que la pire moment de ma journée était bien ce départ. Montée tranquille, pas un pet de travers au sommet: bien gamin.

 2ème ascension: Culoz, avant qu'il ne fasse trop chaud. Je connais ce versant pour l'avoir grimpé du temps où on habitait à Chambéry. Une ascension longue mais sans réelle difficulté. On n'est pas au mont Ventoux et la liste des membres de la confrérie ne le reflète pas trop, pourtant, les pentes du Grand Colombier sont très fréquentées par les étrangers. Et c'est avec plaisir que je fais une bonne partie de l'ascension sur un rythme cool avec le britannique Damian et une jeune fille d'Utrecht. Avant la Sapette, un cycliste perdant beaucoup de sang est tombé dans la descente. Pas de casque. Les secours ont été appelés. Le pauvre n'a pas perdu conscience mais ne se souvient de rien, la date du jour, où il habite... Les pompiers passeront plus d'1 heure plus tard au col pendant mon déjeuner partagé avec Damian.

 Je me félicite de ne plus avoir à faire la descente côté Est et fait le détour par Lochieu et le moulin d'Arvières pour entamer la montée d'Artemare. La chaleur est accablante jusqu'à Virieu. Ensuite, ben, arriva ce qui devait arriver. Je m'étais préparé à cette éventualité. Même avec mon bon vieux 39-29, après 2 ascensions et 2 séances de petit wheeling (pas comme Peter Sagan), je me résous à déchausser, en ravalant ma fierté devant 3 véhicules consécutifs alors que le route était jusque là déserte. La pente est à 19% certes mais ce que la confrérie ne dit pas assez, c'est que le revêtement est pourri! Et pour avoir marché en chaussettes pendant plus de 15 minutes sur cette route, je peux vous dire que mes pieds s'en souviennent encore et que nos pneus sont tout de même bien conçus. Les 2 derniers km passent assez bien. Plus qu'une. Je reste admiratif devant les membres de la confrérie qui font le Défi Bugiste ou 8 ascensions dans la journée...

 Arrivé à Champagne, je ne trouve pas le panneau. La gentille dame de l'OT m'indique son emplacement et pour le même prix, me tamponne ma carte de route et m'offre un sémillant bandeau jaune "Ain le département" assorti avec mon non moins sémillant maillot collector Aurillac Tri. Au mental sur les fortes pentes, je parviens au sommet bien entamé. Personne. Tant pis j'immortalise comme il se doit avec le retardateur. Pffff.

 

Nicolas BAURIER - août 2016