Le Graal

 

Déjà pas peu fier d’avoir accédé au statut de Membre des Fêlés du Colombier en 2007 en gravissant 2 montées dans la journée, je m’attaque aujourd’hui au graal de Grand maître, soit monter au Géant du Jura par les 4 routes existantes dans la même journée. En 2007 c’était avec papa, qui nous accompagne aujourd’hui pour le ravito, aujourd’hui mon compagnon d’échappée est Pascal. 

 

Rendez-vous avec Pascal à 7h devant le bar « Le Staff » à Artemare. Et c’est parti pour la première ascension par la Selle de Fromentel. Début de montée relativement douce par Don direction Virieu le Petit, puis les choses sérieuses commencent avec 4km à plus de 11% avec le fameux mur de 22% reconnu il y a quelques jours. 

À y réfléchir, j’aurais dû garder la surprise pour aujourd’hui, il m’a paru beaucoup plus dur que lundi dernier... le 36*30 du jour est peut être un peu juste...

Les 4 derniers kilomètres sont moins durs. 

(Enfin pour la première montée) Avec sa rampe finale offrant une vue magnifique.

Première montée plutôt facile! On est frais et motivés.

On file sur Culoz après la traditionnelle photo. Vue plongeante sur le lac du Bourget, superbe lumière. On retrouve Papa au pied pour remplir les bidons et on file refaire la montée. Toujours relativement fringants. On passe les lacets puis première difficulté juste avant le replat. Puis arrive la grande ligne droite interminable à 10/14%, toujours aussi dure. Le finale se fait plutôt bien.

Direction Anglefort ou Papa nous attend pour le déjeuner. Piquenique au pied de la montée et on repart... C’est là que ça s’est un peu compliqué. Il est 12h15, il commence a faire chaud et la route est en plein soleil. Une des particularités de cette montée et qu’il n’y a aucun replat, ça monte à 8% de moyenne sur près de 16km. Horrible. La fatigue commence à se faire ressentir. Le capteur de puissance et cardiaque se déconnectent au bout de 3 kilomètres, plus aucun repère. Pascal file à son rythme et je monte à ma main, tout doux. La route rejoint celle de Culoz du matin, et le final s’avère nettement plus compliqué que quelques heures plus tôt. 

J’arrive enfin en haut, les pieds en feu. Petite pause déchaussage et on repart pour Champagne... 

Remplissage de bidons et c’est parti pour la dernière! Le moral est bon, plus qu’une! « C’est de là loin la face la plus facile » qu’ils disaient. C’est vrai en temps normal, mais après 3 ascensions, il n’y a plus rien de facile... un calvaire du début à la fin, du pied, ou la pente est pourtant douce, au premier lacets, puis aux 2 kilomètre horribles avant le carrefour de Fromentel à 14%. Les séries de replat ne suffisent plus à se refaire un peu la cerise. Les 4 derniers kilomètres, si faciles durant la première montée s’avèrent interminables. Je termine avec les oreilles et gravit enfin la ligne après 1h45 de galère. 

C’est fait!!! Pascal nous paye un coup au sommet et je bois le meilleur Orangina de ma vie. 

Pascal repart sur Anglefort pour retrouver sa petite famille, je prends l’autre versant et redescend sur Artemare pour faire de même. 

 

Super journée, pas simple du tout, mais qui restera gravée à jamais. Comme dit Pascal, ça se mérite d’être Grand Maître! 

Merci à lui pour m’avoir accompagné dans cette aventure et merci à Papa pour la logistique au top!

Grégory HANNE – 26 juillet 2020