Une longue histoire

 

Entre le Grand Colombier et moi, c’est une longue histoire. Je l’ai escaladé plusieurs dizaines de fois, le plus souvent par Virieu-le-Petit ou par Culoz et en venant de loin : Couzon-au-Mont-d’Or ou Lyon, sauf lors de deux épreuves organisées (le Brevet de Randonnée du Haut-Bugey et une cyclosportive avec départ et arrivée à Pont-de-Chéruy, dans les années 80).

Cela avait pourtant mal commencé : lors de ma première tentative une chaleur lourde m’avait fatigué et l’orage m’a obligé à faire demi-tour sous la pluie dans la portion la plus difficile, 5 km avant le sommet… Je me suis bien rattrapé depuis ! C’est donc tout naturellement que, apprenant l’existence des « Fêlés du Colombier », l’envie m’est venue de tenter le challenge ! Je n’ai encore jamais escaladé plusieurs fois le même col dans la même journée mais j’ai à mon actif plusieurs « Marmotte » dont l’une l’an dernier (7h49). Je me décide pour le dimanche 29 juin, jour de mon 62° anniversaire, bien que je n’aie pas encore reçu le document officiel. J’espère que l’organisateur voudra bien se contenter de mes photos…

Départ à 7h32 d’Artemare. Ma femme m’accompagne mais elle restera au sommet ou à proximité, se contentant d’assurer l’intendance. Ce n’est déjà pas si mal et m’évitera de boire trop d’eau de fontaine. Il fait une agréable fraîcheur et je trouve l’escalade presque « facile » en ayant 94 km de moins dans les jambes que d’habitude. 1h15 minutes plus tard, je suis au sommet (mon meilleur temps autrefois a été de 1h05, avec un vélo plus lourd de 3 kg mais 25 ans de moins…) Le temps d’enfiler un coupe-vent et je redescends sur Anglefort puis Culoz (j’ai pris le parti de faire des boucles et non des demi-tours, trouvant cela plus élégant… et cela laisse un peu plus de temps pour la récupération !) Il fait déjà chaud mais après les enchaînements de virages serrés je me retrouve à l’ombre et cette escalade se passe elle aussi fort bien (1h21 ‘ au chrono). Je redescends sur Virieu-le-Petit puis Pont (359m) avant de remonter sur Champagne-en-Valromey. Le début de la 4° ascension est d’autant moins difficile que… c’est une descente. Quelques centaines de mètres de montée m’amènent à Lochieu, où les indications manquent cruellement. Je demande à une dame où se trouve la route du Colombier. Elle me souhaite bon courage avec l’air de me trouver un peu … fêlé. Je la remercie sans lui en dire davantage…

Il commence à faire chaud et au début l’ombre est rare, mais les pentes sont assez raisonnables. Un faux-plat descendant, à 7 km du sommet, permet de récupérer, et la fontaine à  4 km du sommet, de compenser la transpiration due à la chaleur. Sommet atteint en 1h22’.

Je commence tout de même à accuser le coup et je redoute la chaleur à Anglefort…

Descente sur Culoz sans histoire mais il fait 32° à l’ombre… et il n’y a pas beaucoup d’ombre de Culoz à Anglefort ce qui n’est pas grave, ni dans les 3 premiers km de la montée ce qui l’est davantage.

Je m’arrête quelques minutes à deux reprises et vide mon bidon… A partir du carrefour à 9 km du sommet l’ombre est beaucoup plus présente, et puis je connais mieux. Les choses finissent mieux qu’elles n’avaient commencé, en 1h32’ tout de même. J’avais autrefois réalisé 58’40’’ dans le Brevet de Randonneur du Haut-Bugey… C’est le versant que je trouve le moins difficile car les pentes y sont les plus régulières et pas excessives, mais aujourd’hui j’ai souffert de la chaleur.

J’ai utilisé un vélo VITUS VITESSE équipé en SHIMANO Ultegra, sauf le pédalier, un STRONGLIGHT en carbone (48x34), des roues MAVIC légères, des pneus MICHELIN Pro 3 race et une roue libre MICHE Supertype alu (12 à 29) 7,350kg avec pompe et 2 porte-bidons. Le 34x29 n’est nullement superflu, mais suffisant. Le Grand-Colombier est un endroit magnifique, avec des vues extraordinaires du Léman au Jura en passant par le Mont Blanc, les Bauges, les Aravis, la Chartreuse, Belledonne, Le Mont du Chat, la Chartreuse de Portes et le plateau d’Hauteville. Les narcisses qui, il y a quelques jours encore embaumaient le sommet, ont laissé place aux centaurées à une fleur, géraniums, ancolies, campanules, gentianes, astrances et mille autres espèces de fleurs… A bientôt !

 

Alain GARY  - Juin 2008