Une longue journée pour un "Défi"

 

Après avoir attendu une « fenêtre » météo favorable, j' ai effectué ma tentative le 22 septembre 2005, seul. Le temps était parfait pour ce genre d'exercice: très beau et pas trop chaud. Il faisait toutefois un peu frisquet en altitude  tôt le matin et tard le soir.

Je suis parti à 5hOO de Artemare. C'est le choix de l'hôtel qui a déterminé mon point de départ (plus de place d'hôtel à Culoz ce jour-là). La première ascension s'est effectuée aux ¾ de nuit: le jour venait de se lever lorsque je suis arrivé au sommet. Il y avait un clair de lune tel que je voyais mon ombre sur la route. J'ai pu monter sans éclairage, sauf dans les passages trop sombres sous les sapins.

A Anglefort, la seule boulangerie était fermée et j' ai dû piocher dans mes poches pour manger un peu avant d'attaquer la Biche. D'ailleurs, parlons-en de la Biche, que je ne connaissais pas: très belle ascension, mais ardue! Arrivé au plateau, je m'attendais à trouver le panneau de col près des panneaux d'information, mais rien. Je pensais ensuite le trouver à l'autre bout du plateau, juste avant la descente. Comme il n 'y avait rien non plus, j'ai pensé qu'il avait été enlevé et ai noté l'heure sur ma carte de route. J'ai finalement découvert le panneau encore plus loin et ai noté une deuxième heure sur ma carte de route. Par contre, pas de pince au dos du panneau: je n'ai donc pas poinçonné. J'ai pris une photo, mais elle ne sera pas développé avant plusieurs semaines. Je n'ai donc pas de preuve de mon passage au col de la Biche.

A Champagne, j'ai trouvé une boulangerie ouverte, mais il n'y avait pas de tarte au flan. Quel scandale! Je me suis finalement rabattu sur un croissant aux amandes.

Ascension du Colombier sans histoire. Dans la descente, troupeau de vaches au milieu de la route: poussez-vous mesdames !

A l'approche de Culoz, la vue est toujours aussi magnifique, mais les cailloux toujours aussi présents: crevaison à l'arrière. A Culoz, arrêt-repas près de la gare.

Rien de notable dans l'ascension du Colombier, ni dans sa descente vers Champagne.

A Champagne, cette fois, pas de boulangerie: juste un morceau tiré des poches et on met les bouts. La Biche de ce côté est terrible pendant 3 kilomètres après le carrefour au- dessus de Brénaz : aucun répit. Les 3 kilomètres suivants jusqu'au col sont plus irréguliers avec quelques zones de récupération. Après le sommet, descente puis une remontée digne de la réputation des cols du coin.

 

A la sortie d'Anglefort, alors que la nuit commence à tomber, 3 autochtones qui devisent gaiement devant une maison, m'apostrophent: « il faut mouliner, et ce n'est que le début ». Merci messieurs. Au cours de cette dernière ascension, je n'ai pas atteint Lavanche qu'il fait déjà nuit  noire. Je tente bien de retarder au maximum le moment d'éclairer, mais comme la lune n'est pas encore levée, j'ai du mal à voir la route et j’y suis contraint. Mes piles vont-elles tenir jusqu'au bout ? J'ai emmené un jeu de piles de rechange, mais dans le noir, comment les changer avec ce capot qui tient par une vis et cette savante disposition du « + » et du « -« des 5 piles ?  La prochaine lumière se trouve aux Moulins d' Arvières. Curieusement, la partie la plus raide (les 3 km après le carrefour avec la route de Culoz ) me semble moins pénible que dans l' après-midi. Certes j' enroule petit, mais j' ai encore du jus.

Au sommet, j' ai conscience d'avoir fait le plus dur, mais il faut rentrer à Artemare pour que la réussite soit complète. C'est chose faite à près de 23hOO. Dernier poinçonnage avec ravissement devant "le Stadium".

J’ai parcouru 219km soit 11km de plus que les 208 annoncés. J’y vois trois explications complémentaires :

¤  j' ai fait un peu de chemin en plus à Anglefort, Gignez, Champagne (à la recherche d'une boulangerie) et à Culoz (arrêt-repas),

¤ je zigzague en roulant (surtout de nuit),

¤ Mon compteur est peut-être un peu optimiste.

 

Au total, le sentiment d'une journée bien remplie et d'avoir relevé un bien beau défi

Guy RENAUDIN  -  Septembre 2005